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Sérendipité.

Pour une gestion locale de l’emploi.

Pierre-Olivier Archer, Dominique Thierry (dir.), Emploi, les réponses locales, 2002.

Ce compte rendu a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue Pouvoirs Locaux n°54 de septembre 2002. La rĂ©daction d’EspacesTemps.net remercie Pouvoirs Locaux pour l’autorisation de publication de cet article.

Image1RĂ©digĂ© par un collectif de consultants dirigĂ© par Dominique Thierry et Pierre-Olivier Archer, cet ouvrage incite Ă  ne pas confondre « rĂ©ponse » et « solution » en matière d’emploi, tant la diversitĂ© des modes de « gestion locale de l’emploi » (gle) apparaĂ®t grande au travers des expĂ©riences relatĂ©es. Il n’y a donc que « des » rĂ©ponses s’appuyant d’abord sur un ensemble de stratĂ©gies, dĂ©veloppĂ©es dans la première partie, et de mĂ©thodes, Ă©voquĂ©es dans la seconde. La première des stratĂ©gies proposĂ©es est de considĂ©rer que « la gestion locale de l’emploi » est tout aussi autonome qu’efficace. En effet, bien distinguer celle-ci qui vise l’accompagnement des publics « fragiles » vers l’emploi, du « dĂ©veloppement Ă©conomique local », tournĂ© vers la prospection externe et la crĂ©ation d’entreprises, permet de mettre en place des outils spĂ©cifiques Ă  chacune de ces activitĂ©s. En revanche, et c’est la seconde stratĂ©gie, il convient de les articuler entre elles parce que c’est la condition de l’efficacitĂ© vĂ©ritable de la gle. Pour les auteurs en effet, celle-ci a un meilleur rendement aujourd’hui en raison du retournement de conjoncture — qu’il faut souhaiter durable —, qui favorise la crĂ©ation d’emplois, mais Ă  « rendements dĂ©croissants » Ă  mesure que la baisse du chĂ´mage se rapproche des publics durablement Ă©loignĂ©s de l’emploi, les travailleurs âgĂ©s, les femmes et les jeunes les moins qualifiĂ©s, qui constituent le « noyau dur » du chĂ´mage. Dès lors il faut rendre plus efficace ce nouveau flux de crĂ©ation d’emplois et pour cela « structurer durablement le fonctionnement du marchĂ© du travail, en particulier sa composante locale », au profit de ceux qui en ont le plus besoin. Pour le collectif d’auteurs en effet, « c’est au niveau local dĂ©sormais que peut se faire la diffĂ©rence dans la mise en Ĺ“uvre des politiques d’emploi », parce que le « noyau dur » Ă©voquĂ© est constituĂ© par ceux qui sont aussi les plus dĂ©pendants de l’offre locale et donc les plus susceptibles de tirer parti des « actions qui sont conduites sur leur propre territoire », en vue de la constitution d’une « employabilitĂ© locale durable ». Dans cette perspective, tous les acteurs locaux ont un rĂ´le Ă  jouer. Le service public de l’emploi (Spe), n’est plus ainsi, ou ne devrait plus ĂŞtre, un monopole de l’État et de ses services dĂ©concentrĂ©s et ce pour au moins deux raisons. En premier lieu, parce qu’une grande partie du public cible lui Ă©chappe. Les auteurs rappellent par exemple que l’anpe ne dĂ©tient que 30 Ă  40% des offres d’emploi. En second lieu parce que sa « contestabilitĂ© » serait favorable au public concernĂ© car « un opĂ©rateur en situation de monopole peut ĂŞtre conduit Ă  remettre en cause ses pratiques sous la menace potentielle de la concurrence ».

Quel « bon Ă©chelon » pour l’emploi ?

Ă€ cet Ă©gard les « rĂ©ponses locales » Ă  la gestion « positive » des situations de prĂ©caritĂ© d’emploi, dĂ©veloppĂ©es dans l’ouvrage, constituent un vivier original de « solutions » faiblement alimentĂ© par le spe traditionnel. Ainsi la gle, ici dĂ©centralisĂ©e, serait globalement vertueuse pour un service public auquel elle a vocation Ă  s’intĂ©grer, mais pas forcĂ©ment sur le seul registre de la concurrence. Dans la deuxième partie de l’ouvrage consacrĂ©e au « pilotage » des politiques d’emploi, les auteurs insistent en effet sur la nĂ©cessaire « mise en cohĂ©rence » des dispositifs territorialisĂ©s, mais pour rappeler la diversitĂ© des rĂ©ponses apportĂ©es sur le terrain Ă  un problème qu’ils qualifient eux-mĂŞmes de « serpent de mer ». C’est sans doute lĂ  que le registre change. Autant les auteurs s’engagent de manière convaincante sur la nĂ©cessitĂ© d’une « gestion locale de l’emploi », autant ils ne prennent pas ici parti sur le « bon Ă©chelon » auquel celle-ci doit ĂŞtre conduite, mĂŞme si le dĂ©veloppement de l’intercommunalitĂ© leur semble orienter le dĂ©bat dans la bonne direction. L’important est alors selon eux, compte tenu de la diversitĂ© des situations, de « bien identifier les niveaux oĂą vont se rĂ©aliser les diffĂ©rentes fonctions de la mise en Ĺ“uvre des politiques locales ». Tout est affaire ici de diagnostic et de coordination. Le « local » est bien ainsi une « rĂ©ponse » clairement dĂ©veloppĂ©e par l’ouvrage en matière d’emploi. Celui-ci lĂ©gitime cependant toutes les « rĂ©ponses locales », dès lors qu’elles sont efficaces. Mais n’est-ce pas lĂ  leur principale vertu ?

Résumé

RĂ©digĂ© par un collectif de consultants dirigĂ© par Dominique Thierry et Pierre-Olivier Archer, cet ouvrage incite Ă  ne pas confondre « rĂ©ponse » et « solution » en matière d’emploi, tant la diversitĂ© des modes de « gestion locale de l’emploi » (gle) apparaĂ®t grande au travers des expĂ©riences relatĂ©es. Il n’y a donc que ...

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