Discrètement, la revue française Géocarrefour, ancienne « Revue de Géographie de Lyon » est désormais accessible en ligne, depuis le 20 mars 2008. Il serait regrettable de s’arrêter à la rigidité des classements qui définiraient une portée régionale et locale à cette revue.
En effet, fidèle à son histoire, ancienne – la revue a été fondée au début du 20ème siècle -, celle-ci propose de manière systématique des éclairages d’articles scientifiques publiés en langue française, concernant l’ensemble des thématiques liées à la géographie et des domaines qui lui sont proches (aménagement, urbanisme), portant soit sur des aspects théoriques (épistémologie, tel le numéro 78 de 2003) soit sur des situations d’espaces étudiées dans l’ensemble du Monde.
Les lecteurs pourront être intéressés, en particulier, par les analyses spécifiquement géographiques portées sur des questions des plus contemporaines telles que l’enjeu de la culture dans les villes et métropoles, ou encore le rôle des acteurs publics et privés dans la production et l’organisation des espaces urbains. Malgré leur brièveté, ces deux numéros (2006 & 2007) témoignent du renouvellement des géographies contemporaines et de l’efficacité de leurs apports dans la compréhension pluridisciplinaire que requièrent souvent ce type de problématiques. Une puissance d’interpellation d’autant plus aboutie voir pluridisciplinaire, qu’elle fait intervenir des auteurs d’horizons différents (urbanisme, ingénieurs…), la densité des dossiers étant idéalement complétée par des intermèdes insérés entre certains de leurs articles, y prennant la forme de notes de lecture sur des ouvrages liés au thème (tel l’exemple du dossier « Public-privé : enjeu de la régulation des territoires locaux »).
Restent quelques interrogations sur la pertinence du choix du portail revues.org. Les archives de la revue, antérieures à l’année 2000, sont diffusées sur le portail Persée ; les derniers numéros n’étant par ailleurs pas accessibles en ligne, la revue semble donc encore souffrir d’un modèle de revue numérique inachevée. Quel sens cela a-t-il donc réellement que d’attendre, pour les derniers articles publiés à la fin de l’année 2007, la parution librement accessible à tous de leur version intégrale prévue…le 31 décembre 2010 ? Celui de pérenniser un modèle économique sur lequel se fonde la diffusion de la revue au format papier ? Très certainement. Mais pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir fait davantage le choix du portail Cairn ?
C’est toute la question des implications de ce choix éditorial structurel qui lui reste donc posée, par ce qu’il n’est pas sans conséquence. Un renouvellement ainsi inachevé pourrait probablement contribuer à limiter son lectorat et donc, également la portée générale de la revue, ce qui serait bien dommage.
