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Serendipity.

Vers une intelligence du mondial.

[Revue] Le Débat, mars-avril 2009.

Image1La dernière livraison de la revue Le Débat est particulièrement riche pour qui s’intéresse à la mondialisation et, en particulier, à son histoire. Les contributions théoriques abordent moins des panoramas de cette histoire qu’elles ne mettent en question les fondements mêmes de celle-ci, épistémologiques, donc. Tout un programme et un ensemble de débats sur « comment écrire l’histoire du Monde » s’y déploie à travers une série d’argumentaires.

Celui, par exemple, de Christian Grataloup qui plaide pour « Tenter de penser la simultanéitéé de temporalités asynchrones, parce que géographiquement disjointes, mais pourtant en interaction, car spatialement reliées, est un chemin pour penser l’histoire du Monde, ses régions et ses périodes » (spatialement reliées, mais géographiquement disjointes…certes). Grataloup s’attache notamment, dans son texte-plaidoyer pour la géohistoire, à souligner les vides, en ce sens, de la cartographie des atlas historiques.

Celui, également de François Hartog qui revient de manière très claire sur la notion de « régime d’historicité » et qui, en s’interrogeant sur ce que serait un « historien global », entrevoit quelques pistes : un historien échappant à la téléologie de l’histoire universelle (le progrès des Peuples vers la Raison universelle), non futurocentré, historien « connexionniste regardant autrement ses sources [qui] élargit de ce fait la notion de document, démultiplie son questionnaire », mais dont « l’histoire ne saurait être non plus la somme de ces connexions ».

Derrière une forte présence de la perspective historique dans ce numéro 154, ce sont en réalité des regards philosophiques, géographiques, anthropologiques qui sont convoqués, visant à proposer un programme souligné par le sommaire de la revue : celui d’une histoire du Monde qui se détache de ce avec quoi elle est restée longtemps confondue, celle de la domination occidentale, parce que « l’intelligence du mondial n’est pas qu’un problème rétrospectif, c’est une question de tous les jours ».

Mais l’histoire n’est pas seule à être au rendez-vous de l’ensemble, et on restera par exemple assez songeur à la lecture de l’entretien avec I. Wallerstein, sur l’économie-Monde, lorsque celui-ci, après être revenu de manière précise et accessible sur la définition du capitalisme, déclare, par exemple, qu’on « pourrait avoir une économie-monde qui ne soit pas capitaliste, mais elle ne pourrait survivre ». Hors du capitalisme pas de Monde possible ?

Au sommaire : Erik Orsenna, « Je cherchais du global, et je n’ai trouvé que du local » (entretien), Krzysztof Pomian, World History : histoire mondiale, histoire universelle, Olivier Pétré-Grenouilleau, La galaxie histoire-monde, François Hartog, De l’histoire universelle à l’histoire globale ? Expériences du temps, Christian Grataloup, L’histoire du Monde a une géographie (et réciproquement), Edmund Burke III, Marshall G. S. Hodgson et l’histoire mondiale, William H. McNeill, Histoire mondiale : l’essor et le déclin de l’Occident, Alain Testart, L’histoire globale peut-elle ignorer les Nambikwara ? Plaidoyer pour l’ethnohistoire, Jean-François Bayart, En finir avec les études postcoloniales, John H. Elliott, Contrastes d’empire : l’Espagne et l’Angleterre en Amérique, Immanuel Wallerstein, Les économies-monde et leurs histoire (entretien), Serge Berstein, Les guerres du XXe siècle et le monde

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La dernière livraison de la revue Le Débat est particulièrement riche pour qui s’intéresse à la mondialisation et, en particulier, à son histoire. Les contributions théoriques abordent moins des panoramas de cette histoire qu’elles ne mettent en question les fondements mêmes de celle-ci, épistémologiques, donc. Tout un programme et un ensemble de débats sur « ...

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