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Serendipity.

Méta-communication dans le monde culturel hispanophone.

Image1Comment penser théoriquement l’irruption des technologies de communication dans les sociétés contemporaines, leurs implications, leurs enjeux et leurs conséquences ? Cette question traverse un immense champ de réflexion, disséminé, parcellisé et encore trop segmenté entre d’un côté le monde des approches et regards théoriques (instituts et formations se spécialisant sur ces questions) et de l’autre, celui des instruments (presse, télévision, internet) dans leurs usages quotidiens. Infoamérica constitue un exemple intéressant allant dans le sens d’un recentrage : le site est le résultat de trois années de réflexion, il vise à proposer une contribution tout à fait intéressante pour permettre de fédérer l’ensemble de ces problématiques et de ces ressources. Il est le produit d’un partenariat qui hybride des institutions espagnoles, le monde de l’édition (Asociación de Periodistas Europeos) et l’Union européenne. Malgré une certaine confusion et l’absence de présentation qui en indique les destinataires et l’organisation du contenu, on peut distinguer trois principales ressources : une partie de réflexion théorique incluant une base de données conséquente d’articles, une partie davantage en direction du grand public et enfin, une série de mises en relation avec le monde de la communication.

Du côté des ressources théoriques, le site ambitionne de recouvrir pas loin de 562 auteurs théoriques même si, pour le moment, il n’en rassemble que 247. On apprécie la lisibilité de cette rubrique qui différencie suivant chaque auteur une courte fiche de présentation, une partie de liens externes, et des ressources audiovisuelles (conférences…). On est certes un peu déçu parce le fait que la base soit encore lacunaire, mais la veille sur les liens est rigoureusement tenue, sans que l’on rencontre ces décevants liens qui ne mènent qu’à une page d’erreur ; les textes sélectionnés ne sont par ailleurs par forcément en langue espagnole. On apprécierait toutefois un lien de navigation qui permette de revenir de manière plus aisée au sommaire.

Une rubrique secondaire, encore en construction, lui est indirectement liée : elle synthétise un ensemble d’enregistrements audiovisuels, on y trouvera quelques précieuses conférences d’Adorno, de Pierre Bourdieu ou de Roland Barthe, par exemple. Cette partie théorique est complétée par une importante base d’articles en texte intégral, là encore sous la forme de liens externes contrôlés, le plus souvent en espagnol, rarement dans d’autres langues (article en français de Philippe Breton, par exemple).

Ce que propose la partie grand public n’en est pas moins stimulant. On pourra y consulter avec intérêt une petite encyclopédie des éditeurs, typographes et photographes du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui. Un musée virtuel de la communication lui aussi en chantier et dont on espère qu’il verra le jour (interrompu en 2004) est conçu en sept séquences qui devraient ainsi permettre de compléter la dimension théorique par une diffusion plus générale des savoirs, d’apporter également, on l’espère, des ressources visuelles à un site à qui, il faut bien convenir, elles font réellement défaut (très textuel et trop sobre).

Enfin, la troisième partie dirige plus spécifiquement vers le monde de la communication : on y trouve une base de données considérable de liens vers des périodiques, chaînes de télévision ou radios, immédiatement accessibles, à laquelle on ajoutera un annuaire des institutions en relation avec la communication, qui constitue une base précieuse, notamment pour la localisation des institutions cinématographiques et des revues académiques.

Au final, on souhaiterait que le site ne soit plus à terme exclusivement centré sur le monde hispanique et ibéro-américain : une version bi ou tris langues ouvrirait véritablement les bases d’une réflexion internationale sur la communication. Il est également un peu dommage que la partie théorique ne soit pas véritablement articulée avec la partie grand public. Enfin, et de manière plus problématique, le site prétend que « dans son contenu, l’esprit critique qui doit présider à l’action des chercheurs sera présent », cette dimension critique se limitant, précisons-le, à la simple vigilante présence, dont on ne doute pas d’ailleurs, du comité scientifique ; elle ne prend aucune autre modalité concrète. En ce sens, l’omniprésence de google et de produits dérivés (barre de recherche « Alexa ») a de quoi laisser un peu dubitatif sur la réelle présence de cette dimension critique. Les ressources — conséquentes — restent proposées de manière assez brute, une mise en ordre diachronique ou thématique constituerait un apport certain, mais, il est indéniable que l’on souhaiterait disposer de sites de cet ordre et de cette envergure sur des questions ayant trait à la ville, l’urbanisme, l’histoire de l’art…

Abstract

Comment penser théoriquement l’irruption des technologies de communication dans les sociétés contemporaines, leurs implications, leurs enjeux et leurs conséquences ? Cette question traverse un immense champ de réflexion, disséminé, parcellisé et encore trop segmenté entre d’un côté le monde des approches et regards théoriques (instituts et formations se spécialisant sur ces questions) et de l’autre, ...

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Notes

Authors

Marc Dumont

Chercheur à l’École d’Architecture de Nantes, chargé d’enseignement à l’Université d’Orléans, il est l’auteur d’une thèse de géographie sur les nouvelles pratiques d’aménagement urbain qui privilégie l’observation ethnométhodologique de situations spatiales (Espaces, langages et procédures d’organisation. Une analytique de la dimension politique des pratiques d’aménagement en milieu urbain). Recherches en cours : normes et qualifications sensibles des espaces urbains, les transformations de l’urbanisme opérationnel, l’épistémologie critique des sciences sociales. Publications : « Langages et structures d’échange en recherche urbaine : proposition pour la généalogie d’un marché de l’interdisciplinarité », Cahier du Laua, n°7, Nantes, février 2004 ; « Image(s) et spatialité(s) des phénomènes sociaux », Art Sciences et Technologie, Mshs La Rochelle, 2003.

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