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Sérendipité.

Broken Bodies.

[Colloque] 27-28 janvier 2012, Université de Strasbourg, France.

Image1Questionner la position du corps abîmé ou du corps en abîme constitue une problématique riche pour le domaine des sciences humaines et sociales. Dans un souci d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire, cette thématique permet de concevoir de nouveaux rapports entre le sujet et le monde et entre les représentations qui créent et qui répondent à notre engagement avec l’autrui. L’imaginaire qui se forme autour de cette notion polysémique couvre des domaines variés relevant aussi bien de la sociologie, de l’anthropologie, de la philosophie que des études sur le genre ou les études culturelles. Qu’est-ce que c’est « un corps abîmé » et comment arrive-t-il à configurer le statut du sujet ? Un corps tracé et souffrant parce qu’on a choisi la douleur (David Le Breton) ou un corps qui souffre et qui s’abîme parce qu’on le rend monstrueux (Simone Korff-Sausse, Margrit Shildrick). Un corps victimisé et agressé comme dans les expériences de la guerre (Bernard Andrieu) ou agressé parce qu’il est recouvert d’une telle peau, configuré par tel genre ou déformé par des rapports et par des définitions politiques (Michael Staudigl, Lisa Folkmarson-Käll). Un corps abîmé marque aussi le moment de rupture physique, la faille dans l’organique et implicitement dans tout ce que le corps soutient et entretient – la vie même du sujet, c’est-à-dire son lien à l’autre et aux autres.

S’abîmer suppose une descente symbolique pour mieux pouvoir se positionner et se définir en tant que sujet. Parler de « corps abîmés » c’est souligner cette dualité constante sur laquelle se construisent la normalité et l’exception corporelle. C’est mettre en valeur le moment de contraction du corps, provoquée par des amputations, des maladies, des états de paralysie ou de handicap moteur sévère, par des violences physiques ou par des violences physiquement ressenties, tels les rapports entre les genres, les expériences de scarification, les tatouages ou les épreuves sportives.

« Les corps abîmés » sont visibles et invisibles à la fois. Ce mécanisme renvoie à une réflexion phénoménologique, mais également à une approche psychanalytique ou psychodynamique de l’individu. C’est pour pénétrer plus profondément dans les mécanismes qui produisent ce symbolisme et qui marquent la position d’un sujet qui inscrit dans un tel corps, qu’une réflexion autour de cette problématique est nécessaire.

Quels sont les limites et les moments dans lesquels les « corps abîmés » se laissent saisir ? Comment provoquent-ils et forcent-ils à repositionner le rapport sujet-autrui ? Jusqu’où cette corporéité qui se nie et qui s’affirme en se niant impose un remaniement des rapports intersubjectifs, des modèles de connaissance, d’analyse et des modèles disciplinaires qui la traitent ?

Le but de ce colloque est d’ouvrir le dialogue autour des « corps abîmés » pour mieux souligner l’importance que ce thème a pour les sciences humaines et sociales. Informations et programme disponibles sur le site de l’événement.

Illustration :Corps abîmés.

Résumé

Questionner la position du corps abîmé ou du corps en abîme constitue une problématique riche pour le domaine des sciences humaines et sociales. Dans un souci d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire, cette thématique permet de concevoir de nouveaux rapports entre le sujet et le monde et entre les représentations qui créent et qui répondent à notre ...

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Sérendipité.

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