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Serendipity.

L’habiter… ça se mérite.

Olivier Lazzarotti, L’habiter, la condition géographique, 2006.

Image1Si l’habiter a été théorisé en France dans les années 1960, à partir des travaux de Georges-Hubert de Radkowski, d’Henri Lefebvre ou encore d’Henry Raymond, il est aujourd’hui un concept central de la recherche en sciences sociales. Géographes ou non, de nombreux chercheurs le placent au coeur de leur réflexion sur l’espace, la science, la société ou encore le Monde. Mathis Stock, pour ne développer rapidement qu’un seul exemple, travaille ainsi sur le rapport des sociétés contemporaines à l’espace, en élaborant une théorie de l’habiter articulant pratiques des lieux et « régime d’habiter ». On lui doit entre autres l’idée des « sociétés à individus mobiles », forgée à partir de l’analyse des mobilités touristiques (Stock, 2001).

[1]. C’est une rencontre qui semble permettre la définition de nouvelles approches dans une géographie soucieuse des enjeux sociétaux contemporains (comme l’identité, la mobilité, et plus globalement l’émergence de la société-monde).

L’ouvrage regorge de citations, de références et de renvois à des auteurs plus ou moins connus, à des philosophes, géographes, savants, sociologues, artistes, étudiants (c’est assez rare pour être signalé) ou encore à des hommes politiques. Les anecdotes fourmillent, pertinentes, et la variété des lieux étudiés donnent l’image d’une pensée foisonnante, d’une grande curiosité intellectuelle et d’une culture hétéroclite. Cependant, ce foisonnement rend souvent la lecture difficile et ardue, d’autant plus qu’il est associé à un style parfois déroutant : phrases longues, complexes, alambiquées ; tirades lyriques et digressions.

La géographie que propose Olivier Lazzarotti dans cet ouvrage est, comme annoncée par l’auteur, « cohérente et autonome » (p. 23). Cet ouvrage forme un tout, une construction personnelle et originale de la science géographique comme science de l’habiter. Mais elle est également et surtout exigeante et complexe. Il importe de faire l’effort d’entrer dans le mode de pensée d’Olivier Lazzarotti pour l’apprécier.

Cet ouvrage n’est en aucun cas un manuel sur l’habiter, c’est un texte à clés : cherchez les clés pour comprendre « l’énigme » (p. 24) de l’habiter.

Olivier Lazzarotti, L’habiter, la condition géographique, Paris, Belin, 2006, 288 p., 26 €.

Abstract

Si l’habiter a été théorisé en France dans les années 1960, à partir des travaux de Georges-Hubert de Radkowski, d’Henri Lefebvre ou encore d’Henry Raymond, il est aujourd’hui un concept central de la recherche en sciences sociales. Géographes ou non, de nombreux chercheurs le placent au coeur de leur réflexion sur l’espace, la science, la ...

Bibliography

Olivier Lazzarotti, « Franz Schubert était-il viennois ? », in Annales de Géographie, n°638-639, 2004.

Mathis Stock, Mobilité géographique et pratique des lieux, étude théorico-empirique à travers deux lieux touristiques anciennement constitués : Brighton et Hove (Royaume-Uni) et Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), thèse de géographie non publiée, Université Paris 7, 2001.

Notes

[1] Par exemple, l’ouvrage de Jean-François Staszak, Géographies de Gauguin, 2003.

Authors

Maie Gérardot

Agrégée de géographie, doctorante à l’université Paris 1 sous la direction de Rémy Knafou, elle travaille sur les transformations de la métropole parisienne par le rythme, l’habiter et les pratiques touristiques. Elle est actuellement chargée de cours à l’université Paris 10 et à Sciences Po Paris. Elle assure également la préparation de l’épreuve de géographie au concours de l’ENA au CIPCEA (université Paris 1 et ENS Ulm). Elle est la secrétaire de l’ADRETS, l’association pour le développement de la recherche et des études sur les tourismes.

Partnership

Serendipity.

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