Africa Remix, impression mixte.

Le centre Pompidou propose jusqu’au 8 août 2005 une exposition pour le moins ambiguë. Le projet ambitionne de présenter un panorama de la créativité africaine, de l’art contemporain africain, d’Alger au Cap. Trois corpus d’oeuvres articulent la visite : identité et histoire, corps et esprit, ville et terre. L’exposition explore les moyens d’en finir avec les idées préconçues concernant l’Afrique. Elle donne ainsi à voir plus de deux cents œuvres de grande qualité et réunit des artistes qui n’ont que trop rarement la visibilité qu’ils méritent.

Alors d’où vient ce sentiment partagé entre plaisir et scepticisme que l’on ressent en sortant de cette exposition ?

Faut-il détourner la généalogie des parcours individuels et la singularité des œuvres au profit d’une « créativité africaine » ? Sans renier le contexte et la géopolitique, l’imputation d’une identité continentale ne met elle pas de côté la rhétorique artistique ? L’accent mis sur l’appartenance territoriale peut-il favoriser l’échange et la communication ? Doit-on conclure que ces artistes revendiquent la production d’un art africain, et leur imposer ainsi une parité d’intention ?

L’exposition donne finalement le sentiment de juxtaposer un ensemble d’œuvres dont la diversité des moyens d’expression, la diversité des origines et la diversité des propos n’offrent pas de lien ou de fil conducteur si ce n’est une appartenance géographique.

L’exposition : « Africa Remix. L’art contemporain d’un continent ». Centre Georges Pompidou, jusqu’au 8 août 2005.

Le site de l’exposition[1].