Ville, université, sécurité : débats sur des enjeux mondiaux.

Trois contributions à souligner dans la dernière livraison de la revue française Le Débat. Celle de Jean de Maillart, magistrat, sur la politique de sécurité française, qui a le mérite de défaire la question de son seul versant carcéral (et partisan) pour la ramener à une inflexion plus générale, mondiale : l’émergence d’un paradigme sécuritaire fondé autour du contrôle social, de la surveillance et du renforcement de la protection. Il note entre autre chose une inflexion dans la rhétorique et les dispositifs juridiques à travers lesquels la criminologie conçoit le délinquant, rapportant puis examinant la singularité de la conception française à ce paradigme.

Fidèle à sa spécificité, la revue y laisse également place au « débat du Débat » concernant cette fois l’avenir international de l’enseignement et de l’université français face aux enjeux du marché mondial des connaissances, articulant une discussion sereine et solide autour de l’ouvrage de Pierre Veltz, Faut-il sauver les grandes écoles ?

Enfin, dans « La ville saisie par la finance », Vincent Renard, chercheur au CNRS, déploie une puissante analyse, certes, originale mais surtout convaincante, qui actualise l’examen des rapports entre ville et économie sous l’angle de la question du logement. Aux marges des débats souvent très ciblés autour de l’offre ou des produits, ou concernant tel ou tel dispositif d’action publique, il restitue quelques unes des grandes logiques structurelles agitant ce marché, en particulier des impacts de la financiarisation mondiale de l’économie. Une contribution à la compréhension des implications urbaines de cette financiarisation que complète une non moins intéressante contribution de Isabelle Baraud-Serfaty (disponible sur sa page personnelle d’enseignement[1] à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris).