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Sérendipité.

Tyrann.

Réédition chez J’ai Lu d’un (petit) classique de la sf.

Image1« La chambre se parlait doucement à elle-même. Cela faisait un petit bruit intermittent, à peine audible mais à nul autre pareil, et ce chuchotement signifiait : danger de mort ». En 1951, à 31 ans, Isaac Asimov est déjà un auteur important de la science-fiction états-unienne : il a derrière lui des dizaines de nouvelles, il a sérieusement entamé sa série des Robots, et publié l’essentiel de son grand œuvre, les nouvelles qui constituent Fondation. On se rappelle que ces nouvelles racontent l’effondrement de l’Empire de Trantor et l’émergence d’une nouvelle société galactique libérale, prévue et guidée par la psycho-histoire et son créateur Harry Seldon. Deux planètes — et deux sociétés — la Fondation et la Seconde Fondation constituent les deux pôles qui structurent l’ensemble de ces récits. On sait aussi que, malheureusement, Asimov et d’autres auteurs donneront une suite à cet univers à partir des années 80, et que, dans l’ensemble, ces romans seront d’une grande médiocrité.

Retour aux années 50. Périodiquement, Asimov situe l’action de ses récits dans les origines lointaines de l’Empire de Trantor : comme dans Cailloux dans le ciel (1950) ou Les courants de l’espace (1952). Le plus réussi de ces romans est Tyrann (1951) (le roman est encore aujourd’hui publié en anglais sous le titre The stars like dust, mais Tyrann était le titre de la publication dans la revue Galaxy). Malgré quelques aspects pesants, particulièrement dans la composition des structures obligatoires du Space Opéra (un genre de sf qui insistent sur l’action, les batailles galactiques gigantesques, les héros aventuriers etc.), la qualité de l’intrigue et surtout le montage très réussi du récit, font de ce roman un petit classique. Les éditions J’ai Lu viennent de le rééditer dans leur nouvelle maquette et sous une nouvelle illustration de couverture due à Vincent Viard. On a quand même un peu de mal à oublier la superbe couverture de Siudmak de l’édition 1978, mais bon, ne soyons pas trop bégueule.

La Terre n’est qu’une planète parmi d’autres de l’Empire des Tyranni. Mais c’est sur cette Terre que se trouverait « un document mythique, datant d’un lointain passé, qui pourrait mettre fin au règne des despotes » (quatrième de couverture). Après de nombreuses aventures, après avoir traversé une grande partie de la galaxie, avoir échappé à plusieurs tentatives d’assassinat (le « mur qui parle » de la première phrase de cette brève, est le bruit d’un compteur qui égrène les secondes avant l’explosion d’une bombe), enlevé une princesse (il y a des princesses dans les Space Opera), et sauvé quelques dizaines de planètes, Biron Farrill, le jeune héros de Tyrann, fini par comprendre ce qu’est ce document perdu, ressurgi de la nuit des temps. Extraits :

« — C’est donc une arme n’est-ce pas ? — C’est l’arme la plus puissante de tout l’univers. Elle nous détruira de même qu’elle détruira les Tyranni, mais elle sauvera les Royaumes Nébulaires. Sans elle, nous aurions pu peut-être vaincre les Tyranni, mais nous n’aurions fait qu’échanger un despotisme féodal contre un autre, et de même que nous aurions renversé les Tyranni, nous serions renversés à notre tour. Tout comme eux, nous représentons un système politique dépassé, bon pour la décharge publique. Pour nous, comme jadis pour la planète Terre, le temps de la maturité est venu. Il y aura un Gouvernement totalement différent, d’un type qui n’a jamais été essayé dans la Galaxie. Il n’y aura plus de Khans, plus d’Autarques, plus de directeurs ni de Ranchers. — Au nom de l’Espace ! […] Qu’y aura-t-il alors ? — Des êtres humains. — Des êtres humains ? Comment se gouverneront-ils ? Qui prendra les décisions ? — Il y a un moyen. Le texte que je possède ne concernait qu’une petite portion d’une unique planète, mais il peut être adapté à la Galaxie entière […].

Au moment où le soleil de Rhodia apparaissait sur l’écran dans toute sa splendeur, Hinrik commença à dire ces mots qui étaient bien, bien plus anciens que tous les mondes de la Galaxie […] : — Nous citoyens des États-Unis, afin de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, d’assurer le calme dans notre pays, de pouvoir à la défense commune, d’assurer la prospérité de tous, et de la procurer à nous même et à notre postérité, décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique… » (Isaac Asimov, Tyrann, Editions J’ai Lu, 2003, pp. 252-253).

La liste des ouvrages de sf aux éditions J’ai Lu.

Résumé

« La chambre se parlait doucement à elle-même. Cela faisait un petit bruit intermittent, à peine audible mais à nul autre pareil, et ce chuchotement signifiait : danger de mort ». En 1951, à 31 ans, Isaac Asimov est déjà un auteur important de la science-fiction états-unienne : il a derrière lui des dizaines de ...

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