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Israël-Palestine : il n’est pas trop tard pour lire le numéro d’Esprit de mai 2003.

Image1« Les mouvements nationaux israélien et palestinien ont été confrontés, depuis leur origine, à des problèmes très similaires. D’une part, il leur fallait réussir à “façonner une nation” à partir d’éléments disparates, extrêmement hétérogènes ; d’autre part, acquérir une légitimité à la face du monde, se faire reconnaître pleinement et entièrement par tous ». Reprenant les approches d’Eric Hobsbawm (Nations et nationalisme en Europe depuis 1780, Gallimard, 1992) et d’Ernst Gellner (Nations et nationalismes, Payot, 1991), Ilan Greilsammer, auteur d’un récent ouvrage intitulé La nouvelle histoire d’Israël (Gallimard, 1998), propose dans la revue Esprit du mois de mai 2003 une analyse comparée des processus de construction des mythes nationaux chez les Israéliens et les Palestiniens.

Ilan Greilsammer étudie tour à tour l’élaboration, du côté israélien, des récits grands mythiques comme la chute de Massada (la dernière place forte à tomber devant un siège romain trois ans après la destruction du deuxième temple), Bar-Kokhba (le leader de la plus grande révolte juive contre Rome en 132-135 de notre ère) ou encore Tel-Hai (en 1920 la ferme de Yosef Trumpeldor est prise d’assaut lors des révoltes arabes contre la domination française) ; et du côté palestinien, les reconstructions historiques de l’origine cananéenne (l’origine du peuple palestinien est antérieure à la naissance du peuple juif donc leurs droits sur la terre de Palestine sont plus importants), ou des personnages de Saladin (qui repousse les croisés à la mer et reprend Jérusalem en 1187) et d’Ezzedin e-Kassam (qui entre 1920 et 1935 lutte contre la présence française et juive en Palestine).

Insistant sur le parallélisme des constructions mythologiques nationales, Ilan Greilsammer constate que « voulant prouver à tout prix le “droit historique” des juifs sur Eretz-Israël, l’historiographie sioniste a poussé la causalité à l’extrême, affirmant l’unité globale et ininterrompue de la nation juive pendant toute la période de l’exil […]. Il est tout fait remarquable que l’historiographie palestinienne développée par les intellectuels proche de l’Olp puis par l’Autorité palestinienne, se soit attachée à développer exactement les mêmes thèmes, en copiant l’histoire sioniste qu’ils avaient sous les yeux ».

Greilsammer insiste cependant sur une différence, importante d’après lui : « alors que du côté israélien, l’utilisation politique de l’histoire se termine en fait avec la guerre d’Indépendance et la naissance de l’État juif, elle ne fait que commencer à partir de là pour les Palestiniens ». Différence contestable comme on le voit : la construction et l’utilisation de la mythologie nationale continuent bien sûr des deux côtés, même si du côté israélien elle est désormais devenue une mémoire collective invisible, alors que du côté palestinien les échafaudages de la construction mythologique apparaissent (encore).

Mais il existe une autre différence, bien plus importante, indiquée d’ailleurs très clairement par Ilan Greilsammer lui-même : « Avec le phénomène actuel des “nouveaux historiens” en Israël […], l’État juif paraît être parvenu à un stade de son développement ou nombre de ces intellectuels […] estiment […] ne plus avoir besoin de se servir politiquement de son histoire en la falsifiant […]. L’un des problèmes aujourd’hui vient d’ailleurs (d’un) déséquilibre […] entre le nombre important d’intellectuels critiques en Israël et le nombre très faible de tels intellectuels du côté Palestinien ; (même si) on peut […] comprendre les raisons pour lesquels l’époque d’une telle remise en cause n’est pas encore venue chez les Palestiniens ».

Ilan Greilsammer, « Les usages politiques de l’histoire chez les Israéliens et les Palestiniens : une approche comparée », Esprit, mai 2003, pp. 71-89.

Résumé

« Les mouvements nationaux israélien et palestinien ont été confrontés, depuis leur origine, à des problèmes très similaires. D’une part, il leur fallait réussir à “façonner une nation” à partir d’éléments disparates, extrêmement hétérogènes ; d’autre part, acquérir une légitimité à la face du monde, se faire reconnaître pleinement et entièrement par tous ». Reprenant ...

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